1. |
Émoi
05:42
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Cette sensation de nouveau m’envahit.
Ému le ciel pleurant ses morts
Un torrent rouge ruisselle par ici
Mais pourtant, tout n’est question que d’or…
Au loin cette sensation fait écho et me suit
Le ciel se charge d’une obscure colère
Éveillé par les milles feus éblouissant la nuit,
Faisant tomber son public face contre terre.
Et pourtant veille un regard solitaire
Sur ce monde et ces mésaventures
Mais partout s’éveille un regard militaire
Sur mon monde et ces tristes peintures
Sous les oliviers, des loges d’acier ont pris racine
Élevant leurs cimes vers une piste fumante ;
L’aléatoire de leur descente me mine,
Par centaines, les frères gisent en bas de la pente
Et pourtant veille un regard solitaire
Sur ce monde et ces mésaventures
Mais partout s’éveille un regard militaire
Sur mon monde et ces tristes peintures
Si, en guise de désert et de pluie de cailloux,
Ils s’étaient battus au cœur d’épaisses forêts ?
Ici terroristes, là Résistants, pourchassés partout :
Ils n’ont plus rien à perdre ni à redouter.
Et pourtant veille un regard solitaire
Sur ce monde et ces mésaventures
Mais partout s’éveille un regard militaire
Sur mon monde et ces tristes peintures
Aujourd’hui j’entrevois la fin des tragédies ;
Sous le poids du déluge qu’on exploite à loisir
Il y a un monde nouveau, où l’homme aura péri,
Et laissera la place à une trêve sans sourire.
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2. |
Epître aux Bulles
02:47
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Il était une fois deux éphèbes
Qui battait la campagne,
La jungle et même la montagne
L’un d’entre eux venait du Maghreb.
Ils partaient chasser le gibier
Afin de nourrir leurs amis.
Parfois, cela durait jusqu’à la nuit
Pour nourrir la communauté.
La tâche n’était pas toujours aisée,
Les proies se faisant plus rares
Ils durent appeler des gaillards
Pour ne pas être seuls à chasser.
Si, souvent, ils étaient victorieux,
Parfois la viande semblait fétide
D’aucuns de perfection étaient avides
Mais les chasseurs faisaient de leur mieux.
Ils étaient ensuite attendus au tournant
La peuplade se fit moins indulgente
Ils disaient : leurs chansons sont des plus charmantes
Mais ils ne chassent pas correctement.
Désormais, ces deux là ne chassent plus vraiment :
L’un de ces drôles y a laissé une jambe
Mais on voit que le cœur flambe
Quand ils chantent les chasses d’antan.
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3. |
Monde de Demain
03:30
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Le réveil sonne
Les yeux me piquent
Ma pauvre tête bourdonne
Comme une mosaïque
De milles tableaux d’échecs
Ce fut mon lot d’hier
Si mes yeux sont secs
C’est d’être trop amer
D’où vient cette lumière
Qui chauffe ma mélancolie
Elle sait me rendre allègre
Au sortir de mon lit
Elle jaillit de l’astre
Qui baigne le printemps
Ses rayons s’encastrent
Dans les visages des chalands
Le monde de demain mire l’apogée
Le monde de demain mire l’apogée
Je n’avais pas fixé
Le soleil depuis longtemps
Je n’avais plus humé
Les senteurs du présent
Je n’avais plus écouté
La musique du silence
Elle seule sait mener
A l’apaisement des sens.
Le monde de demain mire l’apogée
Le monde de demain mire l’apogée
Une jeune inconnue
Me salue d’un sourire
Les enfants, dans la rue,
Ont le temps à cueillir.
Ils dévisagent étonnés
En une berne étrange
Mon visage fatigué,
Ils sont comme des anges.
L’égoïste que j’étais
N’a pas su voir le monde
Aussi simple qu’il est :
Un trésor où tout abonde.
Et pourtant, sous le ciel,
Un toit protège mes nuits.
Je n’aurai plus de fiel
Aujourd’hui, je souris.
Le monde de demain mire l’apogée
Le monde de demain mire l’apogée
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4. |
Clivage
03:40
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Sur la place de la Révolution
On entend les révolutionnaires
Ils se disent hors de toute nation
Ils se nomment habitants de la Terre
Ils rejettent tous les extrémismes
Et toutes les condamnations.
Sur la place de la Révolution
On distingue les clameurs de haine
Pour la haine, quelque soit son nom
Qu’elle dise merde, salam, ou même amen.
Pour eux, ce ne sont là qu’isthmes
Contre lesquels il faut faire front.
Mais place de la Révolution
Connaissez-vous ceux qu’on n’entend pas ?
Ils ne crient pas, n’ont même aucun nom,
Mais leur vies coulent le long de leurs bras
Les uns ont trouvé Dieu, d’autres ne le cherchent pas ;
Tous ne rêvent pas d’un autre monde,
Juste d’un lendemain de plus ici-bas,
Épargnés par cette colère qui grondent.
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5. |
Le Quadrupède
05:29
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Sortant du poulailler
La gueule bien aillée
On se dirige bonhomme allant
Là où l'on fête les 30 ans.
Duo de voix aériennes moquées
Ivresse de gaussance rassasiée
Auberge, nous voilà !
Accueille donc tes petits gars !
La tonsure slippée empêche la drague
Mais avec la nuit, le pageot alpague
... Le Quadrupède...
Fait montre d'une infinie patience...
Au jeu de l'embêtement,
Elle a la gagne, finalement.
-Qu'est ce qui est petit et marron ?
-Un marron ?
Nous répétait :
... Le Quadrupède...
Aime le brocolis
Qu'en culture elle hifi
Saturer ses invités
Pour qu'ils respectent son autorité.
Et si le sol est couvert de papier
Qui donc, ici, a bien pu travailler ? C'est :
... Le Quadrupède...
Subit sans carence
Les attouchements de gaussance
De sa cloche aillée
Devant des animés.
Au loin, la vaisselle foisonne
Prête à tomber sur les ébauches
Qui dans sa tête résonnent.
Le Quadrupède...
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